Bilan climatique du mois de décembre 2011

En illustration : carte NOAA des écarts aux températures moyennes sur l’Europe en décembre. Une fois de plus, la douceur a largement prédominé sur le continent européen. La seule zone vraiment déficitaire (en bleu) se situe sur une petite partie de l’Espagne et du Portugal. Partout ailleurs, ce mois de décembre est largement plus doux. L’excédent est exceptionnel sur la Russie et une partie de la Scandinavie, jusqu’à +7°.

Après un automne exceptionnellement doux, décembre 2011 enfonce le clou et s’est maintenu dans une grande douceur. A l’exception de quelques rares journées froides, globalement, on peut dire que nous n’avons pas encore connu d’hiver.

Un changement a quand même eu lieu, et il concerne la pluviosité. Sur les trois quarts du pays, il a plu très souvent (souvent près de 25 jours de pluie sur le mois), et les cumuls mensuels sont importants, jusqu’à plus de 200 mm sur la façade atlantique. Rien d’exceptionnel non plus, mais cela contraste avec un automne qui avait été sec. A signaler que les régions méditerranéennes ont connu à l’inverse un temps très sec, qui est allé de pair avec un très fort ensoleillement (mais mistral et tramontane ont beaucoup soufflé).

Le vent a soufflé très fort également entre le 15 et le 16 décembre sur l’ensemble du pays. Une bonne tempête hivernale, prénommée Joachim : elle a occasionné quelques dégâts, des coupures d’électricité et même quelques victimes là où les rafales ont été les plus fortes, à savoir sur le littoral de la Vendée et de la Loire-Atlantique (jusqu’à 150 km/h), et dans un couloir allant des Pays de la Loire à la Gironde jusqu’à la Lorraine en passant par le Centre (rafales supérieures à 100 km/h).

Les températures maximales connaissent un net excédent, allant de +1°2 à Biarritz jusqu’à +3°4 à Strasbourg. En général, décembre 2000 et 2002 avaient été plus doux, mais des records sont battus ou approchés dans le nord et le nord-est du pays. Ainsi, à Paris, Dijon et Lille, ce mois de décembre arrive en seconde position derrière 1974. A Strasbourg et Reims, les records sont battus,avec respectivement une moyenne de 8°6 et 9°5 (contre 8°4 et 9°0 en décembre 1974). Cette douceur a été quasi continuelle mais n’a jamais atteint de sommets, et c’est surtout l’absence de froid qui a provoqué ces moyennes élevées.

Les températures minimales sont elles aussi en excédent partout : de +1°0 pour Marseille jusqu’à +3°2 pour Clermont-Ferrand. Aucun record n’est battu. Les gelées ont été évidemment assez rares, se limitant à 3 ou 4 au maximum. Il n’y en a même pas eu à Angers !

La pluie a fait un retour en force. Sur les trois quarts du pays, il a plu autant en décembre que sur les 3 mois précédents. Néanmoins, on a déjà connu des mois de décembre beaucoup plus pluvieux, et seule la ville de Lille s’approche d’un ancien record avec 156 mm (pour 164 mm en décembre 1999). Ces pluies arrivent à point nommé et sont excellentes pour recharger les nappes phréatiques qui en avaient bien besoin. Tant mieux donc, car la sécheresse de cette année, surtout marquée au printemps et à l’automne, était grave. On notera que si une grande partie du pays a été très arrosée, le contraste a été fort avec un domaine méditerranéen quasiment sec (5 mm seulement pour Perpignan).

En raison de la douceur, la neige n’a quasiment pas fait d’apparition en région de plaine, si ce n’est de manière très ponctuelle en région lyonnaise par exemple, avant Noël. Les stations de sport d’hiver en revanche, surtout sur les Alpes, ont vu arriver la neige en quantité remarquable, après une période d’absence inquiétante. Trop de neige même, qui a rendu le manteau neigeux très instable (en cause aussi les gros redoux en altitude).

Enfin, l’insolation n’a pas été si médiocre qu’on n’aurait pu le craindre avec le passage de toutes ces perturbations. Evidemment, l’ensoleillement est déficitaire, mais pas trop. La période de beau temps autour de Noël a permis de rattraper la situation. Les régions méditerranéennes sont à l’opposé, avec une insolation particulièrement bonne, surtout entre la Provence et la Côte d’Azur qui s'approchent des 200h. La station de Marseille-Marignane par exemple, avec 187h, bat son ancien record de 177h en décembre 1988 ou 2001.

En conclusion, quel contraste avec le mois de décembre 2010 ! Rappelez-vous, l'année dernière, nous connaissions le mois de décembre le plus froid de ces 50 dernières années, avec énormément de neige en plaine.